Il y a eu quelques nouvelles intéressantes dans le monde merveilleux de la science ces dernières semaines. Je vais sortir de ma torpeur devenue malheureusement habituelle en ces lieux et vous en conter la portée…
Parlons vache tout d’abord. Un (très) grand consortium vient de publier la séquence du génome complet de la vache dans la revue Science (qui donc ne parle pas trop de cuisine.) Enfin, il s’agit d’un peu plus que la séquence brut du génome de ce ruminant. Les chercheurs ont publié dans la foulée (dans la même foulé) énormément de données sur le génome de la vache : des cartes génétiques que j’imagine assez détaillées et des comparaisons avec d’autres espèces.
Les cartes génétiques permettent d’associer certains loci (localisations) et certaines mutations à certains phénotypes spécifiques, comme la résistance à certaines maladies ou la production de lait ou de viande. Cela permet donc d’améliorer de manière très significative le rendement de la sélection artificielle effectuée par nous, humains, sur nos lointains mais quand même cousins à viande et à lait.
Là où cela devient intéressant, c’est que dans une autre foulée toute proche, les chercheurs ont collecté des données provenant d’autres races de vaches pour les comparer à celle séquencé. Les résultats ont permis de voir un peu comment la domestication de la meuh-meuh s’était répandue dans le monde et aussi quelles avaient été les conséquences de la domestication sur le génome de la boite à meuh-meuh vivante. Que de découvertes en perspective.
Et puis un génome de mammifère, c’est toujours ça de p(r)is.
La deuxième nouvelle concerne encore des mammifères, mais des humains cette fois. Des scientifiques viennent de publier une étude génétique à grande échelle du continent africain, toujours dans la revue de l’amicale picarde des castors lapons Science. Cette étude retrace les liens entre les différentes populations vivant en Afrique et nous permet de découvrir l’histoire des migrations sur ce continent.
Il s’agit bizarrement de la première étude de ce type sur ce continent, je dis bizarrement car l’Afrique est considérée comme le berceau de notre espèce, il eût été intéressant d’étudier les migrations et l’histoire de ses populations pour replacer l’origine migratoire (là d’où les migrations sont parties) plus tôt, non ? Il en ressort que l’origine est située dans la partie sud-ouest du continent, près de la frontière entre la Namibie et l’Angola.
Un autre intérêt de cette étude a été de comparer les résultats génétiques avec l’histoire des langues et des cultures. Apparemment, les résultats sont assez proches, même si certains résultats sont intéressants : les masaï ont ainsi gardé leur culture et leurs traditions tout en se mélangeant beaucoup avec d’autres populations.
Dans les deux cas, ce sont les possibles applications biomédicales qui peuvent attirer l’attention : amélioration de la sélection artificielle chez la vache pour la première, découverte de facteurs génétiques associés à certaines maladies pour la seconde. Ce que je retiendrai, c’est surtout le coté évolutif : les chercheurs ont maintenant une foule d’information pour comprendre l’évolution des mammifères d’un coté, de l’homme et de la femme de l’autre.
Même si ces études ne sont pas vendues pour cela à la base.