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Archive for the ‘Les gens sont cons (parfois)’ Category

Il y a quelques jours, notre président a réuni ce que l’on appelle le parlement (l’assemblée nationale et le sénat) en congres à Versailles pour s’exprimer sur sa politique, ce qui avait été accompli et les projets de notre cher président. Ce petit rassemblement a également été le prélude à l’annonce d’un remaniement ministériel d’envergure.

Comme j’aime à le rappeler aux membres du peuple germanique que je croise sur mon lieu de travail chaque jour et qui me pressent de questions sur la particularité de la nation du nain surexcité, la France est un pays, sinon le pays du symbole. Il serait donc opportun de rappeler que c’était la première fois depuis Napoléon III que le président de la France (mais pas de tous les français) s’adressait ainsi au parlement. Qui plus est, cela c’est passé dans ce lieu ô combien symbolique qu’est le château de Versailles, dont on avait chassé pour l’occasion la masse les touristes.

Notre système politique est un système démocratique (donc où le pouvoir émane du peuple et n’est pas imposé au peuple) dont un des principe fondateur hérité de la philosophie du siècle des lumières est la séparation des trois pouvoirs : le pouvoir exécutif avec le petit nerveux qui fait semblant de prendre des décisions, le pouvoir législatif avec une ribambelle de parlementaire qui quand ils ne vérifient pas le confort des sièges de l’assemblée en y pionçant sous les caméras n’y vont carrément pas, et le pouvoir judiciaire avec les juges et les magistrats qui essaye tant bien que mal de faire respecter les lois votées par la précédente catégorie.

Selon le principe dit chacun chez soi et les vaches seront bien gardées, la séparation, donc l’indépendance de ses trois pouvoirs est nécessaire car cela permet le bon fonctionnement de chacun et d’éviter qu’un des trois joue au petit dictateur. Ce n’est pas un hasard si le dernier président en date à avoir parlé devant le parlement fut Louis Napoléon Bonaparte, plus connu sous le nom de Napoléon III ou encore Napoléon-le-petit. Ce n’est pas un hasard si c’est après son règne que l’on a interdit aux présidents de le faire. Ce n’est pas un hasard si tous les présidents se sont tenus à cette règle, y compris De Gaulle qui n’était pas le dernier question je prends tout le pouvoir pour moi.

Tous les présidents ont respecté la loi et donc le principe de séparation des pouvoirs. Notre président non. Ce n’est certes pas la première fois que le principe de la séparation des pouvoirs échappe au petit nerveux, les lecteurs réguliers ou occasionnels de l’excellentissime blog de maitre eolas savent à quel point l’indépendance du pouvoir judiciaire a été mise à mal ces dernières années pour être quasiment réduite à néant. La volonté de pouvoir du petit nerveux est une réalité qui dépasse le cadre strict des institutions de ce pays. Le démantèlement du CNRS l’année dernière témoigne de cette volonté de concentrer dans une seule paire de mains tous les pouvoirs possibles et de détruire ce qui pourraient y échapper. Le vote de la modification de la constitution n’a pas été en cela une surprise, juste une très désagréable découverte. Il est intéressant de noter que ce parlement se réuni à Versailles qui n’est pas à proprement parler un haut lieu de démocratie et d’équilibre des pouvoirs.

Qu’il est facile de tomber dans une critique du petit nerveux, qu’il est facile de tomber dans un anti-sarkozysme auquel je n’ajouterai ni primaire ni secondaire. L’homme a tous les pouvoirs, il est normal qu’il attire toutes les critiques et toutes les caricatures même s’il ne semble pas apprécier la deuxième catégorie. Il serait pourtant opportun de se rappeler que lui seul n’a pas pu accomplir ce contournement de principe. Il a été aidé, et bien aidé par les députés de la maison bleue. Et s’il y a bien des gens contre qui les critiques de concentration du pouvoir doivent se diriger, c’est bien contre toutes celles et tous ceux parmi les députés et les sénateurs qui ont voté cette modification de la constitution, de notre constitution, qui ont permis cette entorse à un principe fondamental de notre société et qui ont tout simplement vendu leur propre indépendance et leur propre pouvoir pour quelques miettes politiques. Tous ceux-là ne mérite rien de mieux que mon plus profond mépris.

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Le mélange des genres est une bonne chose. L’évolutionniste que je suis sait que le mélange en génétique est une bonne chose. Le brassage des gènes entre différentes populations d’une même espèce permet de maintenir une variabilité génétique qui permet de mieux faire survivre face aux changements dans l’environnement, comme l’apparition d’une nouvelle maladie ou d’une nouvelle source de nourriture.

Par extension et surtout parce qu’en vrai scientifique, il m’est impossible de voir le monde autrement que par le prisme déformant de la science, j’ai toujours pensé que dans nos sociétés, le mélange des genres est une bonne chose, qu’il soit social, musical, culinaire, culturel (au sens très large). Pourtant le mélange de la religion et de la politique restera un mélange interdit (au même titre que le vin et l’eau ou la religion et la science), proscrit, voire contre-nature.

Cela peut venir de la nature de ces deux éléments.

La politique s’occupe de la gestion de la cité, du réel de situations complexes, de la résolution de problèmes dont les racines sont ancrés parfois très loin dans le passé.

La religion ne s’occupe pas de réel. La religion s’occupe de la croyance en un (ou plusieurs) être(s) tout-puissant(s), de votre interaction personnelle avec ce ou ces êtres. La religion s’occupe en essayant de diriger la société, la cité et ceux qui la peuplent selon des principes archaïques et dépassés dont les dirigeants puisent les principes dans des textes qu’ils disent avoir été écrits par le ou les êtres eux-mêmes mais qui en réalité ont été écrit par des hommes, puis retravaillés par d’autres hommes, puis traduits et retraduits et re-retraduits par d’autres hommes.

Ceci me laisse douter du bien fondé d’une société basée sur un quelconque texte sacré, quel qu’il soit. La réalité et la religion ne sont pas la même chose. Alors que penser de ce bon vieux Donald Rumsfeld (il m’avait manqué) dont on vient d’apprendre qu’il étoffait ses rapports ultraconfidentiels sur la guerre en Irak à destination du président de citations de la bible ? Que penser d’un des leaders de la future ex première puissance mondiale qui utilise des citations tirées d’un texte des plus religieux, donc des moins réel ? Que penser d’une équipe dirigeante qui tient la vie et l’avenir de tout une population au bout de ses canons et qui base ses décisions sur des textes peut-être encore plus fictif que La Guerre des Étoiles ?

Le nouveau président de ce grand pays n’est pas un athée pratiquant. J’espère seulement qu’il aura la présence d’esprit de séparer les sermons de son pasteur personnel et ses décisions politiques.

Rien que ça et il aura droit à mon respect éternel.

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Période faste. En quelques jours, la majorité présidentielle (que j’aurais du mal à ne pas qualifier d’absolue tant l’absence d’opposition se fait sentir) a démontré ce qu’avoir le pouvoir voulait dire dans notre (oui, moi aussi je suis français, même si j’ai honte parfois) beau pays. Une page ne s’est pas tournée, ce n’est pas un choc dans ce règne Sarkozy 1ier mais bel et bien la continuation de ce qui a commencé voilà 6 ans maintenant (tant que cela !)

Tout d’abord, revenons sur le traitre parmi les traitres, lèche-cul parmi les nettoyeurs à langue d’arrière-trains, le nommé Éric Besson, que sa traitrise et sa dévotion à sa majesté aura récompensé d’un bel os (un joli ministère.) Non content d’avoir prouvé à la terre entière qu’il était tout simplement un menteur (en plus de tout le reste, évidemment) en déclarant haut et fort à tous les sarkozystes qui voulaient bien l’entendre que le délit de solidarité n’existe pas, et cela malgré la masse (et je pèse mes mots) de preuves du contraire, il vient de faire passer en force (mais en toute légalité, chapeau bas) un texte qui ouvre à la concurrence le marché des centres de rétention, joli euphémisme qui désignes les centres où sont parqués les étrangers en attente de reconduite à la frontière (non moins joli euphémisme désignant les expulsions du territoire.) Il l’a fait dans la légalité, certes, mais sans attendre l’avis de magistrats dans une affaire ouverte concernant la légalité même de cette ouverture à la concurrence. Qui plus est, il l’a annoncé en catimini, vers 22h (du soir) par mail, hier. Oui, oui, un dimanche.

Bel élan d’esprit civique, bel exemple pour les générations à venir, belle démonstration que les pouvoirs publics respectent la loi, le droit et les concitoyens (qui les ont placé là, cela dit en passant).
Bravo Éric !

Continuons sur le chemin du respect des concitoyens et des comportements irréprochables avec notre chère ministre de la culture et (surtout) de la communication (présidentielle.) Christine vient de demandé (et a obtenu) le licenciement par la grande chaine de télévision TFI du responsable du pôle innovation web de ladite chaine. Celui-ci, en profond désaccord avec la proposition de loi Hadopi, l’a fait savoir dans une missive adressée à son député, Françoise de Panafieu. Ladite missive s’est retrouvé par l’action du sait esprit (c’est comme cela que Christine, qui apparemment n’a jamais rien compris à internet, appelle sa messagerie web 2.0) sur le bureau de Christine qui l’a donc transmise à la direction de TF1 qui a licencié l’employé auteur de la missive. L’effet domino appliqué aux médias.

Encore une fois, il semble (je suis loin d’être spécialiste en la matière) que tout ceci se soit fait dans la plus totale légalité (mis à part peut-être le licenciement en lui-même.) Mais ce n’est pas la non légalité de l’affaire qui m’ait fait renversé ma matinale tartine de toast beurré dans mon non moins matinal café au lait, ce qui a provoqué un violent transfert d’énergie de la tasse vers ma chemise par le biais de ladite boisson caféinée. C’est le fait qu’une ministre en exercice n’ait rien d’autre à faire de ses journées qu’à aller cafter à TF1 que il y a un de ses employés qui ne les aime pas, elle et sa loi et qu’il faudrait le renvoyer.
–    Mais bien sûr Madame la ministre, tout de suite, on s’en occupe.

Comment ne pas s’offusquer à l’heure de la connivence entre certains médias et certains groupes politiques d’une telle proximité puisqu’elle va au delà d’une trop simple communion de pensé et atteint le stade des actions réelles : un homme perd son emploi car il n’est pas d’accord avec le pouvoir. Il me semblait que le rôle d’un média était d’informer, qui plus est avec le maximum de neutralité, d’indépendance et surtout d’intégrité que possible.

Force est de constater que l’intégrité, ils s’en sont servis comme essuie-tout chez TF1 et au gouvernement.

Pour terminer, rappelons que les meilleures performances sont celles qui durent, celles qui s’obtiennent sur la durée, sur la longueur. Qu’il me soit permis ici de féliciter Mal Aigüe des Montagnes (MAM pour les intimes) qui aura gardé en prison un certain J.C. depuis 6 mois sans jugement dans un dossier de soi-disant terrorisme quasiment vide. Bravo à toi, Michelle, pour ton acharnement à voir dans un groupe de sympathisants (certes) d’extrême gauche et de paisibles épiciers un groupuscule anarcho-autonome à l’appellation d’origine Larzac contrôlée digne des plus sanguinaires commandos de la Rote Armee Fraktion. Autant d’acharnement, pas même ton maitre Sarkozy 1ier ne l’avait pas osé avec les jeunes des banlieues.

Tout ça pour vous dire que j’ai foi en mon pays. J’ai confiance dans les institutions de mon pays, j’ai une entière confiance dans ceux qui nous gouvernent, je crois dur comme fer que ce pays va se réveiller avant que nous atteignons d’autres sommets dans l’exercice du pouvoir, par ceux en place ou par d’autres. Je sais que j’ai tendance à ne voir que le verre à moitié vide, mais ces jours-ci, j’ai plutôt tendance à le voir complètement vide, voir brisé en mille morceaux.

À bon entendeur.

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Quelque part, cela était prévisible. Mais quand même, il y a toujours cette douleur caractéristique d’être face à la réalité. Un étudiant irlandais a réussi à berner les médias du monde entier tout seul. Son crime ? Propager des informations fausses. Son arme ? L’encyclopédie communautaire bien connue.

Cet étudiant a profité de la mort du compositeur Maurice Jarre, père du célèbre aviateur Jean-Christophe Jarre, pour insérer sur la page Wikipedia dudit compositeur une citation fausse mais qui aurait pu lui être attribuée. Ni une ni deux, des médias du monde entier (Australie, Royaume-Unis, Inde) on reprit ladite citation pour étoffer leurs nécrologies du compositeur. Au total, la citation ne sera restée qu’une petite vingtaine d’heures, laps de temps relativement faible quand on compare à la demi-vie de l’Uranium 238 (allez donc voir sur la page Wikipedia consacrée à l’élément atomique, si vous faites encore confiance en Wikipedia) mais suffisamment de temps pour que le mal soit fait.

Il serait trop facile de ne porter le blâme que sur l’auteur de cette farce qui a vu ses proportions lui échapper dramatiquement. Après tout, il n’a fait que révéler au grand jour les dysfonctionnements de la presse et de Wikipedia. Il serait également trop facile de jeter la pierre uniquement sur les journalistes qui auraient dû vérifier, sur-vérifier, contre-vérifier l’info. Pas le temps, milieu de la presse ultra concurrentiel, les raisons ne manquent pas. Il serait mois évident mais terriblement plus juste de porter la pierre à jeter que le blâme dont au sujet duquel je ne sais plus de quoi que je cause que je parlais de pierre et de blâme (voilà ce qui arrive quand on ne sait pas manier les figures de style.)

La responsabilité est, je pense (c’est mon opinion et je la partage), collective. Wikipedia est devenue en l’espace (le temps plutôt) de quelques années, une référence une source inépuisable de faits et de connaissances. Certes. Qui plus est, le coté communautaire, plus qu’assumé puisqu’il constitue la raison principale de son succès (en plus de sa gratuité, il va de soi) : n’importe qui, vous madame, vous monsieur, pouvez vous inscrire sur le site et modifier vous même vos articles. Quel progrès !

Mais c’est ce coté communautaire qui pose problème. Car cette communauté fonctionne plus ou moins en autogestion : aux utilisateurs de vérifier les infos qu’ils postent et que les autres postent. Vous n’aimez pas un article ? Vous pouvez le modifier. Quelqu’un n’aime pas vos modifications ? Il peut les modifier à son tour. Il y a un garde-fou en la personne de modérateurs qui peuvent bannir des utilisateurs aux écrits plus que douteux. Mais le principe de communauté autogéré demeure, ce qui a plusieurs conséquences sur les articles proposés.

La première est un coté un peu cadavre exquis de certains articles notamment pour les sujets polémiques (et il y en a !) On peut passer d’une descente en règle à un encensement des plus dithyrambique en l’espace d’un paragraphe. Surtout, le produit final manque vraiment de cohérence, ce qui rend la lecture assez fastidieuse là où elle devrait être plaisante.

La deuxième, et non des moindres, est le peu de crédit qu’ont les articles du site. La plupart (pas tous) sont basés sur des faits établis (les articles scientifiques par exemple totalement au hasard) et constitue une bon point de départ pour qui veut en apprendre davantage (surtout avec les citations). Mais sans cadre véritable, sans direction dans l’écriture, sans aval de spécialistes, sans ligne éditoriale fixe, sans professionnalisme, un article de Wikipedia ne sera jamais une source valable d’information. Pourtant c’est un fait aujourd’hui : Wikipedia est accepté par la grande majorité des gens comme une source valable d’information.

Y compris par des médias sensés être sérieux. Encore une fois, je ne leur jette pas la pierre à eux spécifiquement, ils ne font que reprendre une mauvaise habitude qui s’est installée dans les mœurs. Le résultat est qu’une information, certes inoffensive mais fausse est relayée dans les médias à travers le monde entier.

Qui a dit que je voyais le verre à moitié vide ?

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« Je ne vois pas pourquoi il faut faire S pour préparer médecine. »

Cette phrase nous vient tout droit de notre cher président. Elle a été prononcée il y a quelques semaines déjà lors d’une visite surprise de ce président dans un lycée de région parisienne. Ces propos ont été enregistrés puis diffusés sur la toile, c’est via le blog de tom roud que j’ai pu les voir de ma cellule berlinoise.

Je vous la remet, elle vaut son pesant de lois sécuritaires.

« Je ne vois pas pourquoi il faut faire S pour préparer médecine. »

Donc, notre cher président considère qu’il est inutile d’étudier les sciences pour ensuite entreprendre des études de médecines, qui même s’il ne s’agit moins de science dure que la physique quantique, constitue une discipline avec quelques accents scientifiques tout de même. Il est important que l’étudiant qui prépare médecine sache un minimum de choses sur la biologie (les gènes, ce n’est pas que dans les OGM) et sur les sciences en général. Certes le contenu du programme de biologie au lycée est quelque peu risible, mais un peu vaut mieux que pas du tout.

Mais ce n’est pas la science en général qui gène notre président mais une partie seulement du programme de la section scientifique, à savoir les maths. Il réduit le programme scientifique à de l’algèbre et de la géométrie. Il veut partir d’un bon sentiment (« les maths ne font pas tout dans une carrière ») mais finit par faire le même raccourci, puisqu’il réduit la filière scientifique à ces seuls mathématiques et omet, volontairement ou non, la physique et la biologie.

Cette focalisation sur les maths vient d’une situation simple mais ignoble. Le classement au bac et surtout la note en mathématique est le critère le plus important pour rentrer en classes préparatoires. Ces classes sont la seule issue possible, le seul recours pour celui qui veut réussir. Si tu n’as pas de Rolex© à 50 ans, tu as raté ta vie, si tu n’as pas fait prépa, tu n’es qu’une grosse merde. Apparemment il n’y a que prépa dans l’esprit de notre président, cela ne lui est pas venu à l’esprit que l’on pouvait faire autre chose.

Ce raccourci, tout le monde le fait, il ne me choque plus. Sauf de la part d’un président en exercice, surtout à la lumière du mépris qu’il affiche aux scientifique depuis que j’ai de la mémoire. Ce raccourci dans la bouche de notre président me fait peur, puisqu’il montre que la science n’est pas concevable pour notre président. C’est comme si elle n’existait pas.

La biologie et la physique ? des bouches-trous en attendant l’heure d’aller manger après le cours de mathématiques. La science ? tout juste bonne à former des médecins (et encore.)

Ce n’est pas la première fois que ce genre de déclaration est faite, ce ne sera pas la dernière.

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Cela a été annoncé par un certain nombre de médias, y compris par RFI que j’écoute d’une oreille discrète au sortir des bras de Morphée dans mon humble demeure berlinoise, on s’autorise à penser dans les milieux autorisés que ce serait possible qu’il se pourrait que notre très cher et tendre et aimé président de la République puisse possiblement réarranger la composition du gouvernement.

À cette occasion, toujours selon la formule consacré des milieux autorisés, il se pourrait que certains poids lourds (re)fassent leur entrée au gouvernement. Il se pourrait que certains se voient promus du rang de mini-ministre à celui de vrai ministre, il se peut que certains s’en aillent complètement du gouvernement (c’est même une certitude pour certains d’entre-eux.) Bref, il va se passer un petit jeu de chaises musicales dont seuls les ministres ont le secret.

Car il est une chose dont il faut bien se rendre compte, c’est que l’attribution de portefeuilles (ministériels puis tout court au vu des salaires perçus) ne doit rien aux compétences possibles des candidats. On a jamais demandé à un ministre de l’agriculture d’être agriculteur de métier, quoique connaitre un minimum sa biologie peut aider, de même que connaitre son droit peut aider à rentrer au ministère de la justice.

Mais cela ne fait pas tout, même quasiment rien, au vu des compétences des différents membres de gouvernements successifs et surtout du rapide coup d’œil du CV de ministres actuels ou anciens, premiers ou seconds. Ce qui fait une carrière, ce sont les relations avec celui, celle ou ceux qui tien(en)t le pouvoir.

Politique est dérivé du mot grec πόλις signifiant cité ou état. On pourrait donc penser qu’un homme ou une femme politique est intéressé par la cité out l’état, c’est à dire de servir l’intérêt de la cité ou de l’état et donc par extension, ceux qui y habitent. On appelle cela l’intérêt général je crois. Ajouter à cela une légitimité (que j’oserai à peine qualifier de politique) dérivant d’un mandat donné par le peuple et on serait en droit de penser que le principal intérêt de la classe politique française est le peupl, le public, les gens, vous, moi.

Alors pourquoi il m’est impossible de ne pas penser le contraire ? Pourquoi suis-je persuadé que la classe politique se fout de nous. Pourquoi suis-je persuadé que le possible éventuel remaniement ministériel ne concerne que les intéressés, et encore ? Pourquoi suis-je choqué, certes, mais pas le moins surpris quand la loi Hadopi (contestée et surtout contestable) est voté par une trentaine de députés seulement, sur les 577 que devrait contenir l’hémicycle ? Certes, il y avait la pause déjeuner (bifteck-frites à la cantine ce midi-là, murmure-t-on dans les milieux autorisés) mais cela ne peut pas tout expliquer. À moins bien sûr que la multitude de mandats dont jouit un député aujourd’hui ait quelque chose à voir avec ce trou noir législatif. Pourquoi tout cela ne me surprend-t-il plus ?

Il est important tout de même de savoir que dans notre système électoral actuel qui a renvoyé les élections législatives au rang de simple formalité pour la majorité présidentielle du très fraichement élu président, ce n’est plus à l’assemblé que tout se joue mais bien dans le calme feutré et le charme discret des salons des ministères et de l’élysée que tout se joue. Ceux qui suivent l’actualité politique comme d’autres les résultats de leur équipe/joueur/joueuse favori(te) vont donc se pencher attentivement sur la question et nous pondre une série d’analyses tout aussi fouillées qu’inutiles et indigestes. Le seul vague intérêt que je pourrais voir à ce jeux de chaises musicales version xxl serait la source d’inspiration qu’il constituerait pour les humoristes, comiques et autres chroniqueurs qui égayent la fin de ma pause déjeuner chaque jour de la semaine.

C’est clair qu’avec la classe politique que l’on se paye en ce moment, il y a de quoi se marrer.

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Le propre du blog, c’est l’urgence. La plupart des billets de n’importe quel blog s’inspirent de l’actualité, qu’elle soit sportive, judiciaire, artistique, scientifique ou le plus souvent personnelle. C’est donc sans vergogne que je vais cracher sur cette règle non écrite de la blogosphère et parler de quelque chose publié il y a trois ans (et dire combien trois ans c’est long dans la blogosphère, où le temps s’accélère et tout est démodé après trois mois maximum) à savoir un article publié dans le magazine australien, magazine dont il serait insultant de le traiter de vulgarisation scientifique, je veux dire insultant pour les magazines qui en font vraiment, de la vulgarisation.

Cet article parle d’un certain Danny Vendramini, « biologiste théoricien amateur » pondeur d’une « théorie » sur l’ADN non codant qui compose bien 98% de votre génome. Je n’ai rien de particulier contre ce gentil monsieur ni contre sa « théorie » mais le texte publié est assez représentatif de tout ce qui relève de près où de loin à de la pseudoscience. Ce monsieur défend sa « théorie » comme une théorie scientifique valable, je vais (essayer de tenter de) montrer ce en quoi il n’en est rien (mais alors rien du tout.)

Commençons d’abord par entendre ce que M. Vendramini a à dire. Il propose que certains facteurs environnementaux (non, il ne s’agit pas de petits Olivier Besancenot déguisés en plantes vertes) peuvent induire des changements dans l’ADN non codant, l’ADN poubelle comme le nomment ceux qui n’en savent pas plus que leur voisin sur la question. Ces changements peuvent ensuite être transmis à la descendance.  M. Vendramini propose que ce sont les réponses émotionnelles à ces facteurs environnementaux soient codées dans notre ADN non codant. Il donne à ce processus le joli nom de teemosis – vague néologisme tiré d’un autre néologisme teem voulant dire « Trauma Encoded Emotional Memories » ou mémoire émotionnelle codé par trauma.

Notre scientifique en herbe (il doit avoir entamé sa soixantaine à l’heure qu’il est) va plus loin en proposant que ce mécanisme puisse expliquer l’explosion cambrienne, il y a 500 millions d’années (en gros) (il s’agit d’une diversification extrêmement rapide de diverse formes de vie et de divers plan d’organisations il y a 500 millions d’années donc, formes de vie dont la grande partie s’est éteinte peu de temps après.) Rien que cela.

On peut commencer à rigoler devant l’absence d’éléments concrets qui viendraient étayer ces propositions. Or des mécanismes, il n’y en a pas. Il est impossible à l’heure actuelle d’expliquer comment un changement d’ordre émotif, psychique, se traduise au niveau physiologique puis au niveau biologique : comment coder les émotions dans l »ADN ? Faute de mécanisme, il est impossible de considérer sérieusement la « teemosis » comme théorie scientifique.

C’est à ce niveau que ce situe une des fautes les plus graves (et sans doute les plus récurrentes), à savoir confondre théorie et hypothèses en science. Les deux sont liés, mais ne représentent en aucun cas la même chose. Un hypothèse est ce qu’elle désigne : quelque chose d’hypothétique, qui n’a pas (encore) été prouvé et qui est soutenue par presque rien. À partir d’hypothèses, les scientifiques conçoivent des expériences et font des observations. Une théorie en science est un cadre d’idée qui permet d’expliquer des observations et des faits. Elle découle toujours de ce qui a déjà été observé et de ce qui est connu. Même s’il est possible de formuler des hypothèses à partir de théories, une théorie est beaucoup plus qu’une simple hypothèse.

Aussi attirante soit l’hypothèse de notre biologiste amateur, elle n’a rien qui puisse la placer au rang de théorie scientifique. Désolé.

J’aurais personnellement pu avoir une plus haute estime de cette hypothèse si ce n’était pour les erreurs émaillant l’article et les déclarations de notre amateur.

L’article parle d’un « autre processus évolutif marchant en parallèle à la sélection naturelle ». J’ose espérer qu’il n’est pas question de la « teemosis » mais bien de l’évolution neutre (le drift génétique, tout ça.) Il est connu depuis des années que la sélection naturelle n’est pas la seule responsable de l’évolution des espèces vivantes sur cette planète et qu’il est facile de voir les effets des petites tailles de populations (oui, la taille compte) sur l’évolution des gènes (cours de génétique des populations, première année de fac si ma mémoire est bonne.)

Ensuite, le mécanisme proposé par notre amateur relève purement et simplement du lamarckisme. Il s’agit de transmettre à notre descendance une réponde acquise à un événement donné. C’est du même ordre que les girafes qui allongent leur cou pour mieux voir lors des concerts, voire même que c’est le besoin qui crée la mutation. L’évolution marche selon un principe assez simple. Il y a des mutations aléatoires dans votre ADN, dans la lignée germinale pour être précis, celle qui donne naissance à vos cellules sexuelles, spermatozoïdes pour vous messieurs, ovules pour vous mesdames. Ces mutations sont ensuite transmises à la descendance chez qui elles vont s’exprimer. C’est à ce moment que va jouer la sélection naturelle : selon que ces mutations permettent d’avoir plus ou moins d’enfants, elles vont être plus ou moins transmises aux générations suivantes. C’est à cette étape que peut jouer la dérive génétique.

Donc, il n’y a rien de probant dans ce que dit notre amateur. Ce qu’il pose n’est pas une théorie et ne peut guère accéder au rang d’hypothèse valable. J’ajouterai qu’il tire une certaine fierté de son statut d’amateur. Peut-être que le problème vient de ce statut. Un professionnel a reçu une formation lui donnant les outils factuels et théoriques lui permettant de savoir où poser les questions scientifiques et comment les poser. Un amateur, non. Je reprendrai à mon compte cette phrase de François Mitterrand qui disait qu’en politique, le meilleur des amateurs ne vaudra jamais le plus mauvais des professionnels. En science également, apparemment.

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Pour illustrer une certaine absurdité des projets de loi actuels.

Une thèse dure 3 ans au minimum.

Les nouvelles lois proposent de financer des thèses sur un an « renouvelable ».

Ami lecteur, si tu commences ta thèse, tu ne sais même pas si tu pourras terminer.

Les politiques sont cons (souvent)

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Darwin est considéré aujourd’hui par beaucoup, moi compris, comme un génie scientifique. Qu’il qit révolutionné la biologie et la science est aujourd’hui incontestable, mais ce n’est pas ce qui le range au rang de génie pour moi. Darwin a été un homme d’une intelligence et d’une clairvoyance que peu de ses contemporains et de ses successeurs ont eu. À partir d’observations faites au cours de son voyage autour du monde (le bien nommé HMS Beagle World Tour) il a déduit que les espèces évoluaient au cours du temps en s’adaptant à leur milieu de vie et que celles-ci étaient apparentées. Cette déduction n’a pas été un coup de chance : il a réfléchi, muri son argumentation des années durant, ne publiant son livre le plus célèbre 20 ans après être rentré de voyage.

Darwin a prédit deux choses essentielles dans la théorie de l’évolution. Premièrement, les espèces evoluent au cours du temps par le mécanisme de sélection naturelle. Deuxièmement, les especes sont liées entre elles, elles sont cousines. De ces conclusions, Darwin a tiré une (seule) figure dans son livre On the Origin of Species :

Figure qui explique les relations de parenté entre les espèces par un arbre généalogique où chaque nœud est un événement de spéciation (quand une espèce mère forme deux espèces filles) et les feuilles sont les espèces elles-mêmes.

Or qu’ouïs-je, qu’entend-je, que neige !

La revue américaine New Scientist couvre (c’est à dire que sa couverture titre sur, j’aime bien inventer des néologisme, ça me sort du train train quotidien)

Darwin was wrong

ou

Darwin avait tort

pour les non-anglophiles.

Comment, on m’aurait menti, mon maître à penser a pu avoir tort sur la theorie de l’évolution ?

Ah non, tient. Il y a marqué À propos de l’arbre de la vie en petit. Je n’avais pas bien vu.

L’article auquel la couverture fait référence parle en fait des progrès et des avancées qui ont été faits dans la compréhension de l’arbre de la vie ces dernières années. À partir des années 70, les scientifiques ont pu séquencer un nombre toujours plus grand de séquences génétiques, d’abord de l’ARN, ensuite de l’ADN pour les utiliser pour reconstruire des arbres de la vie, que nous appelerons par la suite arbres phylogénétiques dans un soucis constant d’utiliser un vocabulaire toujours plus abstrait et abscon histoire d’aliéner chaque jour un peu plus le grand public (qui n’y comprendra jamais rien à rien…). La raison est que l’ADN est la molécule porteuse de l’information génétique, la recette qui permet de fabriquer un être vivant et c’est elle qui est transmise de génération en génération.

Or, plus on a séquencer des séquences, plus on s’est rendu compte que l’arbre de la vie, c’était le bordel, si vous me permettez l’expression. Les chercheurs ont vu que les histoires individuelles des gènes ne collaient pas avec l’histoire (supposée) des espèces, surtout chez les bactéries. Ils se sont rendus compte que ces charmantes bébêtes passaient leurs temps à échanger du matériel génétique, des morceaux d’ADN entre des espèces pas du tout proches. Un peu comme si vous absorbiez de l’ADN d’une plante… On appelle ces échanges des transferts horizontaux, par opposition aux transferts « verticaux », de parents à descendance.

Ces transferts rendent la construction d’un arbre de la vie pas simple du tout. Vu que l’on étudie les gènes pour trouver les liens de parenté entre les espèces et que l’histoire des gènes est très différente de l’histoire des espèces, l’arbre de la vie ressemblerait pour certains plus à une toile qu’à un arbre. J’ajouterai aussi que ces transferts rendent la définition d’espèce chez les bactéries très compliquée (ça et d’autres choses).

Donc oui, Darwin s’est trompé sur l’arbre de la vie. Lui qui le voyait simple et presque uniforme, le voilà transformé en toile, en réseau. Darwin avait tort et n’avait aucun moyen de s’en rendre compte. Darwin avait tort car il n’avait pas accès à des donnés qui n’allaient apparaître que plus d’un siècle plus tard. Darwin s’est trompé car il ne savait même pas ce qu’est le gène ou l’ADN. Il était contemporain de Mendel, le père de la génétique et possedait une copie de ses travaux mais ne les a jamais lu.

Donc oui, Darwin a eu tort, mais on peut difficilement lui jeter la pierre, encore moins se servir de cela pour vendre du papier. Car New Scientist a utilisé cette erreur de Darwin pour en vendre du papier. Mais c’est très dangereux. D’une parce que l’indication du sujet de l’erreur (l’arbre de la vie, et uniquement cela) n’est indiqué qu’en tout petit par rapport au gros titre : il faut s’approcher pour savoir de quoi il en retourne. De deux parce que ce n’est qu’à la lecture de l’article que le mal est dissipé et que la vrai raison de l’erreur de Darwin est révélée. Et l’article, il faut se le taper. Non pas qu’il soit mal écrit, loin de là, mais (trop) peu de gens auront le courage et la motivation pour lire l’article en question. Et que penserons l’immense majorité des gens qui verront la couverture d’un œil distrait ? que Darwin s’est trompé, sans savoir sur quoi ni pourquoi.

Et voilà comment d’une idée servant à faire vendre du papier, un magazine scientifique fait le jeu des ignorants et des créationistes et des pseudo-scientifiques.

Dommage, l’article était plutôt bon.

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J’ai eu le loisir aujourd’hui d’assister à un événement assez particulier.

Le magazine Science avait organisé (aujourd’hui donc) un webinar, progéniture néologique de seminar : séminaire et de web : toile, une conférence diffusée en vidéo live dans le monde entier via le site web du magazine (les diapos étaient disponibles au préalable ce qui facilitait la compréhension). Le sujet de cet événement particulier était les ARN non-codants : Non-coding RNAs: a new paradigm for gene regulation.

C’était un événement particulier personnellement car je n’avais jamais eu l’occasion de participer à ce genre de conférence diffusée via la grande toile. Le principe et le mode de fonctionnement est assez attirant : pas besoin de se déplacer, pas besoin d’éviter d’inviter un ou plusieurs conférenciers (donc économie de billet d’avion et d’hébergement) et puis l’impression de participer à quelque chose de grand en se disant que des milliers de gens regardent la même chose en même temps que moi (on pourrait dire la même chose des JO, mais c’est pas comparable).

Le sujet de ce webinar était donc les ARN non-codants. Je ne vais pas rentrer dans les détails (peut-être dans un autre post si la demande se fait insistante), je dirais juste que ces ARN ne codent pas de protéine et sont généralement impliqués dans la régulation de l’expression des « vrais » gènes. D’où ce titre contenant l’expression new paradigm qui laisse entendre que ce nouveau territoire que constituent ces ARN mérite amplement d’être exploré parce qu’il représente un intérêt scientifique de premier plan. Je m’attendais donc à un topo plus ou moins scientifique sur les concepts de régulation en génétique, comment les ARN non-codants sont venus un peu tout chambouler et surtout quelles sont les nouveaux territoires qu’ouvre la recherche sur ces ARN non-codants.

Franchement, ce topo ne m’a pas déçu. Il m’a énervé au plus haut point. Là où je m’attendait à de la science, j’ai eu du cancer, encore du cancer, rien que du cancer.

Il m’est clair à présent que pour les gens qui ont organisé ce topo, la biologie se résume à guérir des maladies, certes tragiques et cruelles, mais uniquement à guérir des maladies. Le problème est que énormément de gens ont la même conception plus que limitée de la biologie. Ils sont du coté de ceux qui demandent des sous. Ils sont, plus grave encore, du coté de ceux qui donnent des sous. Or le jeux des financements est un jeux à somme nul : si ton voisin obtient un financement, c’est que tu ne l’auras pas (je caricature, mais c’est le sentiment général concernant le financement de la science, surtout en ces temps incertains).

On se heurte alors à non pas un mais deux murs. Le premier, c’est qu’en dépit de ce qu’on vous annoncera à grand renfort de campagne publicitaire et de projets dithyrambiques, on ne va pas tout guérir tout simplement parce qu’on ne peut pas tout guérir. C’est rigolo de jouer à dieu, un peu moins de ce rendre compte que l’on ne l’est pas, mais plus constructif.

Le deuxième, c’est que si l’on veut vraiment tout guérir, il faut commencer par comprendre, comprendre pour mieux cibler, mieux cibler pour être vraiment efficace. Or les études qui se lancent dans la guérison du cancer manquent à mon sens de recul : quel est le sens biologique ? Comprendre n’est pas juste pouvoir prévoir ce qui va se passer quand on tourne tel ou tel bouton. Comprendre est pouvoir reculer d’un pas pour voir the big picture, voir toutes les pièces du puzzle s’imbriquer naturellement. Un système biologique n’est pas la somme de tous ses composants, c’est infiniment plus.

Donc, pour conclure, faites attention à ceux que les scientifiques vous vendent, ya des fois c’est pas vraiment scientifique.

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