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Archive for the ‘Politique’ Category

Il y a quelques jours, notre président a réuni ce que l’on appelle le parlement (l’assemblée nationale et le sénat) en congres à Versailles pour s’exprimer sur sa politique, ce qui avait été accompli et les projets de notre cher président. Ce petit rassemblement a également été le prélude à l’annonce d’un remaniement ministériel d’envergure.

Comme j’aime à le rappeler aux membres du peuple germanique que je croise sur mon lieu de travail chaque jour et qui me pressent de questions sur la particularité de la nation du nain surexcité, la France est un pays, sinon le pays du symbole. Il serait donc opportun de rappeler que c’était la première fois depuis Napoléon III que le président de la France (mais pas de tous les français) s’adressait ainsi au parlement. Qui plus est, cela c’est passé dans ce lieu ô combien symbolique qu’est le château de Versailles, dont on avait chassé pour l’occasion la masse les touristes.

Notre système politique est un système démocratique (donc où le pouvoir émane du peuple et n’est pas imposé au peuple) dont un des principe fondateur hérité de la philosophie du siècle des lumières est la séparation des trois pouvoirs : le pouvoir exécutif avec le petit nerveux qui fait semblant de prendre des décisions, le pouvoir législatif avec une ribambelle de parlementaire qui quand ils ne vérifient pas le confort des sièges de l’assemblée en y pionçant sous les caméras n’y vont carrément pas, et le pouvoir judiciaire avec les juges et les magistrats qui essaye tant bien que mal de faire respecter les lois votées par la précédente catégorie.

Selon le principe dit chacun chez soi et les vaches seront bien gardées, la séparation, donc l’indépendance de ses trois pouvoirs est nécessaire car cela permet le bon fonctionnement de chacun et d’éviter qu’un des trois joue au petit dictateur. Ce n’est pas un hasard si le dernier président en date à avoir parlé devant le parlement fut Louis Napoléon Bonaparte, plus connu sous le nom de Napoléon III ou encore Napoléon-le-petit. Ce n’est pas un hasard si c’est après son règne que l’on a interdit aux présidents de le faire. Ce n’est pas un hasard si tous les présidents se sont tenus à cette règle, y compris De Gaulle qui n’était pas le dernier question je prends tout le pouvoir pour moi.

Tous les présidents ont respecté la loi et donc le principe de séparation des pouvoirs. Notre président non. Ce n’est certes pas la première fois que le principe de la séparation des pouvoirs échappe au petit nerveux, les lecteurs réguliers ou occasionnels de l’excellentissime blog de maitre eolas savent à quel point l’indépendance du pouvoir judiciaire a été mise à mal ces dernières années pour être quasiment réduite à néant. La volonté de pouvoir du petit nerveux est une réalité qui dépasse le cadre strict des institutions de ce pays. Le démantèlement du CNRS l’année dernière témoigne de cette volonté de concentrer dans une seule paire de mains tous les pouvoirs possibles et de détruire ce qui pourraient y échapper. Le vote de la modification de la constitution n’a pas été en cela une surprise, juste une très désagréable découverte. Il est intéressant de noter que ce parlement se réuni à Versailles qui n’est pas à proprement parler un haut lieu de démocratie et d’équilibre des pouvoirs.

Qu’il est facile de tomber dans une critique du petit nerveux, qu’il est facile de tomber dans un anti-sarkozysme auquel je n’ajouterai ni primaire ni secondaire. L’homme a tous les pouvoirs, il est normal qu’il attire toutes les critiques et toutes les caricatures même s’il ne semble pas apprécier la deuxième catégorie. Il serait pourtant opportun de se rappeler que lui seul n’a pas pu accomplir ce contournement de principe. Il a été aidé, et bien aidé par les députés de la maison bleue. Et s’il y a bien des gens contre qui les critiques de concentration du pouvoir doivent se diriger, c’est bien contre toutes celles et tous ceux parmi les députés et les sénateurs qui ont voté cette modification de la constitution, de notre constitution, qui ont permis cette entorse à un principe fondamental de notre société et qui ont tout simplement vendu leur propre indépendance et leur propre pouvoir pour quelques miettes politiques. Tous ceux-là ne mérite rien de mieux que mon plus profond mépris.

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Période faste. En quelques jours, la majorité présidentielle (que j’aurais du mal à ne pas qualifier d’absolue tant l’absence d’opposition se fait sentir) a démontré ce qu’avoir le pouvoir voulait dire dans notre (oui, moi aussi je suis français, même si j’ai honte parfois) beau pays. Une page ne s’est pas tournée, ce n’est pas un choc dans ce règne Sarkozy 1ier mais bel et bien la continuation de ce qui a commencé voilà 6 ans maintenant (tant que cela !)

Tout d’abord, revenons sur le traitre parmi les traitres, lèche-cul parmi les nettoyeurs à langue d’arrière-trains, le nommé Éric Besson, que sa traitrise et sa dévotion à sa majesté aura récompensé d’un bel os (un joli ministère.) Non content d’avoir prouvé à la terre entière qu’il était tout simplement un menteur (en plus de tout le reste, évidemment) en déclarant haut et fort à tous les sarkozystes qui voulaient bien l’entendre que le délit de solidarité n’existe pas, et cela malgré la masse (et je pèse mes mots) de preuves du contraire, il vient de faire passer en force (mais en toute légalité, chapeau bas) un texte qui ouvre à la concurrence le marché des centres de rétention, joli euphémisme qui désignes les centres où sont parqués les étrangers en attente de reconduite à la frontière (non moins joli euphémisme désignant les expulsions du territoire.) Il l’a fait dans la légalité, certes, mais sans attendre l’avis de magistrats dans une affaire ouverte concernant la légalité même de cette ouverture à la concurrence. Qui plus est, il l’a annoncé en catimini, vers 22h (du soir) par mail, hier. Oui, oui, un dimanche.

Bel élan d’esprit civique, bel exemple pour les générations à venir, belle démonstration que les pouvoirs publics respectent la loi, le droit et les concitoyens (qui les ont placé là, cela dit en passant).
Bravo Éric !

Continuons sur le chemin du respect des concitoyens et des comportements irréprochables avec notre chère ministre de la culture et (surtout) de la communication (présidentielle.) Christine vient de demandé (et a obtenu) le licenciement par la grande chaine de télévision TFI du responsable du pôle innovation web de ladite chaine. Celui-ci, en profond désaccord avec la proposition de loi Hadopi, l’a fait savoir dans une missive adressée à son député, Françoise de Panafieu. Ladite missive s’est retrouvé par l’action du sait esprit (c’est comme cela que Christine, qui apparemment n’a jamais rien compris à internet, appelle sa messagerie web 2.0) sur le bureau de Christine qui l’a donc transmise à la direction de TF1 qui a licencié l’employé auteur de la missive. L’effet domino appliqué aux médias.

Encore une fois, il semble (je suis loin d’être spécialiste en la matière) que tout ceci se soit fait dans la plus totale légalité (mis à part peut-être le licenciement en lui-même.) Mais ce n’est pas la non légalité de l’affaire qui m’ait fait renversé ma matinale tartine de toast beurré dans mon non moins matinal café au lait, ce qui a provoqué un violent transfert d’énergie de la tasse vers ma chemise par le biais de ladite boisson caféinée. C’est le fait qu’une ministre en exercice n’ait rien d’autre à faire de ses journées qu’à aller cafter à TF1 que il y a un de ses employés qui ne les aime pas, elle et sa loi et qu’il faudrait le renvoyer.
–    Mais bien sûr Madame la ministre, tout de suite, on s’en occupe.

Comment ne pas s’offusquer à l’heure de la connivence entre certains médias et certains groupes politiques d’une telle proximité puisqu’elle va au delà d’une trop simple communion de pensé et atteint le stade des actions réelles : un homme perd son emploi car il n’est pas d’accord avec le pouvoir. Il me semblait que le rôle d’un média était d’informer, qui plus est avec le maximum de neutralité, d’indépendance et surtout d’intégrité que possible.

Force est de constater que l’intégrité, ils s’en sont servis comme essuie-tout chez TF1 et au gouvernement.

Pour terminer, rappelons que les meilleures performances sont celles qui durent, celles qui s’obtiennent sur la durée, sur la longueur. Qu’il me soit permis ici de féliciter Mal Aigüe des Montagnes (MAM pour les intimes) qui aura gardé en prison un certain J.C. depuis 6 mois sans jugement dans un dossier de soi-disant terrorisme quasiment vide. Bravo à toi, Michelle, pour ton acharnement à voir dans un groupe de sympathisants (certes) d’extrême gauche et de paisibles épiciers un groupuscule anarcho-autonome à l’appellation d’origine Larzac contrôlée digne des plus sanguinaires commandos de la Rote Armee Fraktion. Autant d’acharnement, pas même ton maitre Sarkozy 1ier ne l’avait pas osé avec les jeunes des banlieues.

Tout ça pour vous dire que j’ai foi en mon pays. J’ai confiance dans les institutions de mon pays, j’ai une entière confiance dans ceux qui nous gouvernent, je crois dur comme fer que ce pays va se réveiller avant que nous atteignons d’autres sommets dans l’exercice du pouvoir, par ceux en place ou par d’autres. Je sais que j’ai tendance à ne voir que le verre à moitié vide, mais ces jours-ci, j’ai plutôt tendance à le voir complètement vide, voir brisé en mille morceaux.

À bon entendeur.

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À ceux qui disent que deux ans c’est long, je leur dirai que trois (voire huit) c’est encore plus long.

Vous voyez long ?

Bah encore plus long.

Ça fout les chocottes, hein ?!

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« Je ne vois pas pourquoi il faut faire S pour préparer médecine. »

Cette phrase nous vient tout droit de notre cher président. Elle a été prononcée il y a quelques semaines déjà lors d’une visite surprise de ce président dans un lycée de région parisienne. Ces propos ont été enregistrés puis diffusés sur la toile, c’est via le blog de tom roud que j’ai pu les voir de ma cellule berlinoise.

Je vous la remet, elle vaut son pesant de lois sécuritaires.

« Je ne vois pas pourquoi il faut faire S pour préparer médecine. »

Donc, notre cher président considère qu’il est inutile d’étudier les sciences pour ensuite entreprendre des études de médecines, qui même s’il ne s’agit moins de science dure que la physique quantique, constitue une discipline avec quelques accents scientifiques tout de même. Il est important que l’étudiant qui prépare médecine sache un minimum de choses sur la biologie (les gènes, ce n’est pas que dans les OGM) et sur les sciences en général. Certes le contenu du programme de biologie au lycée est quelque peu risible, mais un peu vaut mieux que pas du tout.

Mais ce n’est pas la science en général qui gène notre président mais une partie seulement du programme de la section scientifique, à savoir les maths. Il réduit le programme scientifique à de l’algèbre et de la géométrie. Il veut partir d’un bon sentiment (« les maths ne font pas tout dans une carrière ») mais finit par faire le même raccourci, puisqu’il réduit la filière scientifique à ces seuls mathématiques et omet, volontairement ou non, la physique et la biologie.

Cette focalisation sur les maths vient d’une situation simple mais ignoble. Le classement au bac et surtout la note en mathématique est le critère le plus important pour rentrer en classes préparatoires. Ces classes sont la seule issue possible, le seul recours pour celui qui veut réussir. Si tu n’as pas de Rolex© à 50 ans, tu as raté ta vie, si tu n’as pas fait prépa, tu n’es qu’une grosse merde. Apparemment il n’y a que prépa dans l’esprit de notre président, cela ne lui est pas venu à l’esprit que l’on pouvait faire autre chose.

Ce raccourci, tout le monde le fait, il ne me choque plus. Sauf de la part d’un président en exercice, surtout à la lumière du mépris qu’il affiche aux scientifique depuis que j’ai de la mémoire. Ce raccourci dans la bouche de notre président me fait peur, puisqu’il montre que la science n’est pas concevable pour notre président. C’est comme si elle n’existait pas.

La biologie et la physique ? des bouches-trous en attendant l’heure d’aller manger après le cours de mathématiques. La science ? tout juste bonne à former des médecins (et encore.)

Ce n’est pas la première fois que ce genre de déclaration est faite, ce ne sera pas la dernière.

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Cela a été annoncé par un certain nombre de médias, y compris par RFI que j’écoute d’une oreille discrète au sortir des bras de Morphée dans mon humble demeure berlinoise, on s’autorise à penser dans les milieux autorisés que ce serait possible qu’il se pourrait que notre très cher et tendre et aimé président de la République puisse possiblement réarranger la composition du gouvernement.

À cette occasion, toujours selon la formule consacré des milieux autorisés, il se pourrait que certains poids lourds (re)fassent leur entrée au gouvernement. Il se pourrait que certains se voient promus du rang de mini-ministre à celui de vrai ministre, il se peut que certains s’en aillent complètement du gouvernement (c’est même une certitude pour certains d’entre-eux.) Bref, il va se passer un petit jeu de chaises musicales dont seuls les ministres ont le secret.

Car il est une chose dont il faut bien se rendre compte, c’est que l’attribution de portefeuilles (ministériels puis tout court au vu des salaires perçus) ne doit rien aux compétences possibles des candidats. On a jamais demandé à un ministre de l’agriculture d’être agriculteur de métier, quoique connaitre un minimum sa biologie peut aider, de même que connaitre son droit peut aider à rentrer au ministère de la justice.

Mais cela ne fait pas tout, même quasiment rien, au vu des compétences des différents membres de gouvernements successifs et surtout du rapide coup d’œil du CV de ministres actuels ou anciens, premiers ou seconds. Ce qui fait une carrière, ce sont les relations avec celui, celle ou ceux qui tien(en)t le pouvoir.

Politique est dérivé du mot grec πόλις signifiant cité ou état. On pourrait donc penser qu’un homme ou une femme politique est intéressé par la cité out l’état, c’est à dire de servir l’intérêt de la cité ou de l’état et donc par extension, ceux qui y habitent. On appelle cela l’intérêt général je crois. Ajouter à cela une légitimité (que j’oserai à peine qualifier de politique) dérivant d’un mandat donné par le peuple et on serait en droit de penser que le principal intérêt de la classe politique française est le peupl, le public, les gens, vous, moi.

Alors pourquoi il m’est impossible de ne pas penser le contraire ? Pourquoi suis-je persuadé que la classe politique se fout de nous. Pourquoi suis-je persuadé que le possible éventuel remaniement ministériel ne concerne que les intéressés, et encore ? Pourquoi suis-je choqué, certes, mais pas le moins surpris quand la loi Hadopi (contestée et surtout contestable) est voté par une trentaine de députés seulement, sur les 577 que devrait contenir l’hémicycle ? Certes, il y avait la pause déjeuner (bifteck-frites à la cantine ce midi-là, murmure-t-on dans les milieux autorisés) mais cela ne peut pas tout expliquer. À moins bien sûr que la multitude de mandats dont jouit un député aujourd’hui ait quelque chose à voir avec ce trou noir législatif. Pourquoi tout cela ne me surprend-t-il plus ?

Il est important tout de même de savoir que dans notre système électoral actuel qui a renvoyé les élections législatives au rang de simple formalité pour la majorité présidentielle du très fraichement élu président, ce n’est plus à l’assemblé que tout se joue mais bien dans le calme feutré et le charme discret des salons des ministères et de l’élysée que tout se joue. Ceux qui suivent l’actualité politique comme d’autres les résultats de leur équipe/joueur/joueuse favori(te) vont donc se pencher attentivement sur la question et nous pondre une série d’analyses tout aussi fouillées qu’inutiles et indigestes. Le seul vague intérêt que je pourrais voir à ce jeux de chaises musicales version xxl serait la source d’inspiration qu’il constituerait pour les humoristes, comiques et autres chroniqueurs qui égayent la fin de ma pause déjeuner chaque jour de la semaine.

C’est clair qu’avec la classe politique que l’on se paye en ce moment, il y a de quoi se marrer.

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Pour illustrer une certaine absurdité des projets de loi actuels.

Une thèse dure 3 ans au minimum.

Les nouvelles lois proposent de financer des thèses sur un an « renouvelable ».

Ami lecteur, si tu commences ta thèse, tu ne sais même pas si tu pourras terminer.

Les politiques sont cons (souvent)

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Les universités françaises sont en grève, paraît-il. Je dis paraît-il car de mon laboratoire berlinois, je ne reçois que les nouvelles d’internet, et il est bien difficile de se rendre compte de ce qui se passe vraiment. Pourtant j’imagine que cette grève-là a un petit je-ne-sais-quoi, un petit quelque chose de particulier.

C’est Libération qui me l’apprend, même Lyon 3 est en grève. Pour ceux d’entre vous qui n’auraient pas eu la chance de vivre dans la cité des Gaulles, Lyon 3 est à l’université ce que le MPF est à la politique (à peu de choses près). Dire que cette fac est de droite est donc un euphémisme puisque c’est au sein de ses murs qu’ont pu de développer les carrières de certaines personnalités au thèses révisionnistes, voire négationnistes (un certain Gollnisch y enseignait).

Donc même Lyon 3 s’y met, c’est dire si les enseignants-chercheurs ne sont pas content. Comme le disait un enseignant chercheur ce matin sur RFI, ce mouvement dépasse largement les clivages traditionnels droite gauche au sein du monde universitaire. En jeu, non pas de simples considérations corporatistes et protectionnistes mais bien le lien entre l’enseignement la recherche et la société dont vous tous faites partie, chers lecteurs.

On a eu l’occasion d’entendre le grand spécialiste de la recherche, qu’elle soit française ou internationale, qu’est notre bien-aimé président s’exprimer sur le monde de la recherche. Et franchement c’est à vomir.

Pour le (futur) scientifique ET pour le citoyen que je suis.

Tout d’abord, que la France soit mal classée est un peu une contre vérité. La France dispose du 16ième budget de recherche au niveau mondial. Avec ce budget ridicule, elle arrive à produire la 6ième recherche mondiale. Je n’ose même pas imaginer avec le 6ième budget mondial le classement que l’on pourrait avoir…

Ensuite, Les prix obtenus par notre recherche (plusieurs prix Nobels ces dernières années, entre autres…) ne seraient que « l’arbre qui cache la forêt ».  On accuse la recherche actuelle de ne pas être rentable, qu’il faut que ce soit la société qui décide des orientations de la recherche en fonction de ce dont elle a besoin. Au contraire, le fait que la recherche française obtienne tant de prix témoigne que le système actuel, bien qu’étant très imparfait, fonctionne. Comment faire pour aller explorer des pistes de recherche au début sans rentabilité économique dans un système qui ne connaitrait que la rentabilité à court ou moyen terme. Albert Fert lui-même disait que son prix n’aurait pas été possible dans le système vers lequel nous allons.

Ensuite, le système d’évaluation a lui aussi été critiqué. Il est vrai que pour le président en exercice, voir son travail jugé par ses pairs pour en vérifier la cohérence, la justesse, la précision et l’apport général et pour éviter toutes sortes d’erreures, approximations et autres effets d’annonces peut sembler quelque chose d’inconcevable. Il faut savoir qu’un travail scientifique non évalué ne vaut rien, zéro, queue de zob (mais plus qu’un discours du président, apparemment).

Quand j’entend un président qui est sensé être président de tous les français sortir ce genre de truc, ça a le don de me mettre hors de moi et d’être sacrément inquiet. Car c’est la science qui fait avancer la société, et non l’inverse. La société ne peut savoir ce que vont être ses problèmes futurs et souvent à un problème concret il faut une solution détournée et dérivée. L’exemple du prix Nobel de Fert est parlant. Ce n’est que bien après le début de ces travaux que l’on a vu le potentiel pour le stockage des données. Idem pour le laser et bien d’autres choses encore. Il faut que la science soit libre d’avancer où elle peut et où elle veut, sinon on va dans le mur.

Tout simplement.

PS.

J’ajoute le lien du blog des universitaires en colère.

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Non, non et encore non

Notre cher président bouge, il bouge beaucoup, même. À tel point que l’hebdomadaire américain Time l’a placé troisième dans la liste des prétendants au titre de personnalité de l’année 2008, derrière Obama et Henry Paulson, surtout pour son dynamisme au cours de la présidence française de l’Union Européenne cette année.

En France aussi notre président bouge beaucoup, en réformant à tout va, en rafales. Ainsi, la réforme de l’audiovisuel public n’est-elle même pas encore votée qu’elle est déjà appliquée, du reste je ne suis pas sûr que ceci reste totallement légal, et elle n’est pas encore votée qu’une autre réforme est annoncée. Il s’agit de l’annonce faite par notre cher président de remplacer le juge d’instruction par un juge de l’instruction.

Au delà d’un simple changement  d’orthographe, cette annonce vise à révolutionner le fonctionnement de notre système judiciaire pour le rapprocher d’un système soit-disant à l’anglo-saxonne. Notre système judiciaire est actuellement un système inquisiteur, où le juge mène une enquète à charge ou à décharge et tranche des décisions de justice. Le système appliqué en Grande-Bretagne et aux U.S.A. est un sustème accusateur où le juge n’est que simple arbitre entre l’accusation et la défense (allez voir par là pour une définition, si quelqu’un en connait une meilleure, qu’il parle maintenant mais ne se retienne jamais de l’ouvrir ensuite).

Tout comme tout ce qui vient de ce merveilleux pays qu’est l’Anglo-Saxonnie (je propose une récompense à celui qui pourra me le localiser sur une carte) n’est pas forcément synonyme d’aberration pour notre douce France, une révolution n’est pas forcément synonyme de bonnes choses.

Loin de moi l’idée de disserter sur les bon et les mauvais cotés des deux systèmes, je laisserai celà aux juristes. Au delà d’une simple retournement dans le fonctionnement même de notre justice se tient quelque chose de plus sournois. Prenez-moi pour ce que vous voulez, mais je rese persuadé (et le resterai jusqu’à preuve du contraire) que la séparation des 3 pouvoirs essentiels que sont l’exécutif, le législatif et le judiciaire, voir le quatrième pouvoir médiatique, doivent rester séparés dans un système gouvernemental voulant garantir un minimum de droits et de libertés à ses citoyens.

Or là, j’ai du mal a voir comment cela peut rester le cas.

L’exécutif, en la personne de notre cher président s’est déjà assuré du contrôle sur le legislatif en synchronisant les élections présidentielles et législatives, rendant ces dernières obsolètes et vide de sens. L’exécutif s’est déjà assuré le contrôle du médiatique à l’aide d’un série de loi lui permettant de nommer le président de France Télévision et en affichant une proximité douteuse avec certains grands groupes contrôlant les grands médias nationaux. Le pouvoir judiciaire était le seul pouvoir qui « échappait » au contrôle de l’exécutif, qui restait indépendant. Or confier les enquêtes sensibles à un juge de l’instruction qui est sous la dépendance directe de sa hiérarchie, à savoir la Chancellerie, détruit cela.

Le juge d’instruction, certe controversé, était le seul qui pouvait, souvent avec des moyens dérisoires, perquisitionner aux sièges de grande compagnies, de partis politiques au pouvoir ou non ou à des ministères. Il était le seul qui pouvait enquêter sur les grands de ce pays, sur ceux qui dirigent et gèrent ce pays. Il était le seul qui garantissait que TOUS les citoyens de ce pays aient droit à la même justice.

Mais l’exécutif veut supprimer cette indépendance et supprimer le juge d’instruction.

Il est facile de tomber dans des comparaisons faciles avec d’autres régimes plus ou moins démocratiques, mais il est encore plus facile d’ignorer une réforme quand elle ne nous concerne pas directement.

À tort.

Le pire dans l’histoire, c’est que je ne ressens pas que cette réforme est celle de trop, mais une de plus dans un océan de réformes ignobles.

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Happy birthday to you

Préparez le gâteau et les bougies, éteignez les lumières…

Faites un vœu, soufflez…

Voilà qui est fait, bravo, vous venez d’avoir 60 ans.

La déclaration universelle des droits de l’homme a eu 60 ans cette semaine. Elle est née en 1948, le 10 décembre pour être précis. On ne peut qu’être fier qu’au sortir d’une guerre ignoble et meurtrière, des gens bien intentionnés aient eu envi de dire « plus jamais ça », d’inscrire les droits fondamentaux des membres de l’espèce humaine dans un texte en l’espèce fondateur pour qu’ils soient respecté partout dans le monde, même par le plus petit des dictateurs à moustache et à bras qui se lève. On ne peut que respecter cette action, cette volonté de faire respecter les droits fondamentaux de vie, de dignité, d’éducation, et d’autres choses encore.

Pourtant, indécrottable cynique que je suis, je ne peux m’empêcher de pouffer un peu envers ceux qui pensent que ce texte contrôle vraiment le monde qui nous entoure. Je n’arrive pas à imaginer que ce texte, aussi fondamentaux soient les principes qui aient gouvernés à sa création, puisse avoir une grande influence dans les grande décisions qui sont prises quotidiennement.

Ce texte, aussi magnifique et poétique soit sa prose, n’est respecté par personne, ou plus exactement, ce texte n’est pas respecté par ceux qui devraient le respecter, à savoir les grands des grands dirigeants. Vous savez, ceux aux lèvres desquels nous, pauvres mortels qui méritons à peine l’infime brindille de succès qui nous tombe dessus une à deux fois par vie (si on a de la chance), sommes pendus, tels le ruban adhésif orné de cadavres avec six pattes et deux paires d’ailes à la lampe qui éclaire le bureau d’où j’écris ces quelques lignes. Ces grands ce monde ne considèrent le texte de la déclaration dans leurs décisions uniquement quand cela les arrange, c’est-à-dire pas souvent, si j’en crois mon interprétation de ce qui se passe dans le monde.

Ainsi, notre cher, tendre et petit président (que le monde nous envie et convoite sa femme) usait et abusait des droits de l’homme pendant sa dernière campagne présidentielle en annonçant la création d’un (sous) ministère dévolu à cette question seule et surtout en annonçant que ces droits de l’homme présideraient à chacune de ses décisions concernant ce qui se passerait hors de nos très chères frontières. Le constat est amer. La secrétaire d’état, Rama Yade de son état civil, a été déboutée par son ministre de tutelle il y a quelques jours à peine. Les conseillers de ce ministre que je ne nommerai pas pour m’éviter de m’énerver contre Bernard Kouchner s’y connaissent en timing.

L’exemple le plus flagrant du passage au second plan des droits de l’homme reste bien sûr la Chine et les émeutes survenues au Tibet quelques mois avant le début des olympiades. Le silence observé par les grandes puissances que j’ose à peine qualifier d’occidentales reste pour moi le plus bel exemple de la très haute considération qu’ont nos dirigeants pour les droits de l’homme, surtout face à des intérêts économiques. Le monde s’est couché face à la Chine, parce qu’en plus de fournir une bonne partie de nos biens manufacturés, ce pays commence à nous servir de banque. Il est difficile d’imaginer comment un président de la république puisse un instant remettre en cause les intérêts économiques des grandes entreprises françaises en Chine et de leurs dirigeants sous prétexte qu’on tue, qu’on réprime, qu’on emprisonne des gens qui n’aspirent qu’à ce qui pour nous autres semble naturel.

Bien sur, il existe bien d’autres exemples que la Chine, il est facile de lui casser du sucre sur son grand dos, mais ils ne sont pas les seuls. Entre tous, saluons la Birmanie et le Zimbabwe.

Entre la realpolitik et les droits de l’homme, entre l’homme et le profit, j’ai bien peur que ce ne soit que le profit et la realpolitik qui aient leur mot à dire au final. Dommage, c’était un beau texte.

Un beau texte, certes, mais un texte de principe, qui n’oblige ou n’engage à rien. C’est peut-être une clef du problème. Il est hypocrite de s’offusquer que personne ne respecte un texte non restrictif. Les hommes sont de grands enfants, ils ont parfois besoin de se faire taper sur les doits, histoire de se faire rappeler les principes fondamentaux. Si quelqu’un veut bien se donner la peine. Les hommes sont censés naitre libres et égaux en droit, il serait bon de le rappeler à certains.

La Déclaration universelle des droits de l’homme est-elle pour autant inutile ? Je vais délaisser mon costume de cynique de service et répondre non à cette question. Ce texte a au moins le mérite d’exister. Déjà que le monde est une belle pagaille avec, j’ose à peine imaginer ce qu’il serait sans. De plus, les institutions qui en découlent, à savoir l’ONU et toutes les organisations associées, même si elles font parfois rire le cynique que je suis, servent parfois à quelque chose. S’il est possible d’aider quelques personnes sur cette planète, alors ces institutions, alors ce texte n’auront pas servis à rien.

Rendez-vous dans 60 ans.

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Paul, il tique un peu

Reparlons de politique en ce blog (ça faisait longtemps…)

Il y a quelques jours, les magistrats de ce beau et noble pays (non, non, pas l’Allemagne, je parle bien de la France) avaient décidé d’une journée d’action. Le principe même d’une journée d’action pouvait paraitre saugrenue, étant donnée que les magistrats ne peuvent pas faire grève, tout comme les surveillants de prison, même si cela ne les empêche pas d’être inventifs…

Cette journée d’action pouvait apparaitre comme le réflexe d’une profession où le corporatisme fait figure de norme contre certaines réformes récentes de notre chère et tendre Garde des Sceaux (contre toutes forme de réforme, selon l’intéressée). Or il s’agissait de bien plus que cela. Des membres de la magistrature de ce beau pays se sont relayés sur le blog du vénérable maitre pour raconter non pas en quoi les réformes récentes étaient mauvaises, mais tout simplement combien la situation de la justice en France était déplorable. Nous ne sommes, de mémoire, pas très loin du 40ième rang européen pour les dépenses de justice par habitant (pour le pays des droits de l’Homme, ça la fout mal). Ils ne sont pas nombreux à travailler dans la magistrature, ils furent une soixantaine à publier leurs désarrois.

Une soixantaine, c’est bien peu, c’est sans doute trop peu pour vraiment peser dans l’opinion, surtout celle des politiques et des gouvernants. Pourtant cette action n’a pas été si dérisoire que cela car N. S. himself a daigné recevoir un seul syndicat de magistrat (minoritaire, en plus). C’est quand même un début.

Alors contre quoi, contre qui était désignée cette journée d’action. Contre aucune réforme en particulier, un peu contre la sublime Garde des Sceaux, beaucoup contre comment la justice est considérée aujourd’hui, comment les membres de la magistrature et les avocats sont obligés de rendre justice « au nom du peuple français ». Je n’ai pas lu tous les messages, mais de tous ceux que j’ai lus se dégage ce même sentiment d’abandon, on lit la surcharge de travail à chaque ligne, on sent le mépris des gouvernants actuels pour la Justice, la vraie, la seule.

Car c’est peut-être le plus grave dans l’histoire : le mépris total des gouvernants pour la Justice (et pour la justice aussi). On se demande un peu si c’est uniquement le populisme de la classe politique qui pousse chaque ministre, chaque responsable, chaque homme ou femme politique à se servir jusqu’à nausée de la victimisation pour planter un nouveau couteau dans le dos des juges et des avocats qui ont beaucoup de mal à faire leur travail dans des conditions normales et pour faire voter loi sur loi sans même attendre les décrets d’application (ah, la France, ce pays magnifique où une loi peut exister sans jamais être appliquée) quand ces lois ne sont pas tout simplement d’un populisme répugnant (enfermons-les tous !).

On se demande aussi s’il n’y a pas également un mépris réel de la justice et des principes fondamentaux du droit qui pousse les politiques à voter des lois pour obliger les juges à infliger des peines de manière automatique, ou bien à faire en sorte qu’une loi puisse être rétroactive (ce qui est déjà quelque chose en soit) même s’il faut aller contre les décisions de la plus haute autorité constitutionnelle (le conseil du même nom).

La Justice va mal, très mal même. Mais tant que cela n’arrive qu’aux autres, on suit cela à distance, on ne s’y intéresse pas vraiment. Pourtant il serait juste de s’affoler, car la Justice est le dernier rempart, la dernière marche avant le chaos institutionnel. Si la justice ne peut plus fonctionner, ce sont les institutions qui tombent. Le discours corporatiste devient là assez dérisoire. Car personne n’a entendu de revendications salariales. Il s’agissait uniquement de revendications concernant les conditions de travail. Il faut beaucoup de motivation pour faire ce métier. Il faut avoir envie, vraiment envie de le faire. Et il est malheureux que ceux qui aient cette volonté voient tous leurs efforts réduits à néant. Au reste, ces revendications « non-salariales » me rappellent le mouvement d’action de la recherche française l’été dernier. Là aussi, personne ne demandait du fric pour lui-même mais pour les autres.

Vu d’ici, je ne sais pas ce qu’a donné cette journée d’action. Ce que j’ai vu, c’est le succès qu’a rencontré l’initiative des magistrats chez le vénérable maitre. J’ai vu aussi les deux événements judiciaires coup sur coup venir faire une terrible contre-publicité au plus mauvais moment.

Ce dont la justice à besoin, c’est de vulgarisation. 10 minutes par jour, une loi, un principe de droit, prise dans situation réelle. Ou alors pourquoi pas une émission de télé-réalité. On prend des gens lambda et on les place à la place des magistrats pour qu’ils se rendent compte du fonctionnement réel de la justice, de ce que cela implique de rendre une décision de justice. Ou bien encore un jeu de rôle sur internet, La Brute version le palais de Justice, que les geeks s’y mettent aussi, ya pas de raison.

Vous voyez le principe…

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